Patrouille aérienne de nuit à bord d'un EC145 de la Gendarmerie
Vol de nuit à bord d'un hélicoptère EC145 de la Gendarmerie Nationale française
Sandra CHENU GODEFROY est reporter photographe spécialisée dans le reportage d'action et de défense. Le 8 octobre 2008, elle a effectuée un vol de nuit avec un EC145 de la Gendarmerie Nationale française vers l'aéroport de Velizy-Villacoublay au Sud de Paris. Elle nous présente ici ses photos et nous raconte le contexte très particulier de son reportage.
"Originellement, deux hélicoptères devaient décoller ce mercredi soir, pour faire des photos de l'habitacle de l'EC145 en avant-plan, et de l'EC145 en vol en arrière-plan. Suite à un problème technique, la deuxième machine ne décollera pas. Après avoir calé nos plans au millimètre, tout est remis en question et je grimpe dans l'unique EC145 pour ne pas rentrer bredouille.
L'équipage m'avait briefée et je savais déjà à quel point les photos d'intérieur seraient difficiles à réaliser : équipés de jumelles de vision nocturne (système amplificateur de lumière) je ne serai pas autorisée à utiliser le flash dans l'habitacle, dont le seul éclairage était une minuscule loupiote verte.
Avant la prise de vue j'avais réfléchi à mes photos, choisi de travailler en RAW pour contenir en post-production le bruit numérique lié aux hautes sensibilités, sélectionné mon tout récent Nikkor 14-24 F:2,8 ; mis un wagon de cartes CF dans 2 porte-cartes différents accrochés à mon baudrier et collé une pastille fluorescente sur l'un des conteneurs vide pour y stocker les cartes pleines.
Et l'hélicoptère s'éloigne de Vélizy, se dirige vers les zones plus isolées (et moins éclairées) du 78… et ma luminosité décroît encore, je passe la fatidique barre de « la » seconde, ce qui sur terre ferme est déjà monstrueux, mais alors dans une machine qui vibre pour voler ! La solution viendra en plaquant systématiquement l'appareil contre une paroi fixe de l'EC145, à ce moment là, l'appareil bougeant avec l'habitacle, mes photos étaient nettes. Moins facile à réaliser quand il s'agit de choisir malgré tout un angle de vue et de tenir 1 seconde, ça me vaudra des contorsions et la surprise de l'équipage, mais le résultat parle de lui même, un petit millier de photos, seulement une poignée de nettes et 3 « retenues ».
Tandis que le temps passe (très rapidement) à bord de cet hélicoptère qui survole des zones toujours plus sombres, et sans pouvoir consulter les croquis qui m'avaient servi à présenter mon projet au commandant des FAG, faute de lumière ; je recherche mentalement les prises de vues que je peux réaliser malgré l'absence du deuxième hélicoptère. L'unique image qui me vienne à l'esprit, celle qui avait d'ailleurs été ma première "idée" quand on m'a annoncé mon départ pour Vélizy-Villacoublay, c'est celle de la verrière de l'hélicoptère au dessus de la ville. L'origine de cette image est difficile à déterminer, mais il s'agit probablement d'un souvenir de photo similaire depuis une Alouette III, vue dans un des livres sur le secours en montagne que j'ai consultés très jeune.
L'hélicoptère n'allait pas tarder à rentrer à Velizy, et mise au courant, des difficultés des hélicoptères avec les riverains, je savais que le temps d'approche serait compté, alors après avoir tenté de poser l'appareil au sol, je le plaque fermement contre le toit de celui-ci et après quelques tests, détermine la vitesse nécessaire pour réaliser ma photo: 1/2 seconde ... Je passerai les quelques minutes d'approche vers la ville dans cette position peu confortable, déclenchant régulièrement, jusqu'à notre arrivée au sol, et la fin de ce beau reportage."
Dernière mise à jour de cette page le 23 janvier 2010
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