Comment vole un hélicoptère ?
Présentation illustrée des principes de vol d'un hélicoptère, des commandes disponibles pour son pilotage, leurs impacts sur la tête de rotor, les différentes configurations de rotors anti-couple mis en oeuvre sur les appareils
Le pilotage d'un hélicoptère : un numéro d'équilibre en trois dimensions
En tournant, les pales d'un rotor d'hélicoptère génèrent de la portance qui permet à l'hélicoptère de voler.
En changeant l'angle d'incidence des pales du rotor principal, on peut faire monter, descendre, s'incliner ou tourner l'hélicoptère.
(Illustration REGA)
Angle d'incidence de la pale du rotor
En modifiant l'angle d'incidence des pales du rotor arrière, on peut faire tourner l'hélicoptère sur place ou le stabiliser en vol vers l'avant.
Pour contrôler la machine, le pilote dispose de 3 commandes :
Lorsque le pilote tire sur le collectif (pas général), il fait augmenter symétriquement l'angle d'incidence des pales du rotor principal : l'hélicoptère monte. Lorsqu'il appuie dessus, par contre, il fait diminuer l'angle d'incidence et ainsi descendre l'hélico. Contrairement à une idée répandue, ce n'est donc pas la vitesse de rotation du rotor qui varie pour faire monter ou descendre un hélicoptère. Cette commande est située à gauche du siège du pilote.
(Illustration REGA)
L'hélicoptère monte
(Illustration REGA)
L'hélicoptère descend
Avec le cyclique, le pilote modifie de manière asymétrique l'angle d'incidence des pales du rotor principal. L'hélicoptère s'incline vers la gauche, la droite, l'avant ou l'arrière. Cette commande a la forme d'un manche à balai devant le pilote.
(Illustration REGA)
L'hélicoptère s'incline vers la droite
(Illustration REGA)
L'hélicoptère vole vers l'arrière
Avec le palonnier, le pilote modifie l'angle d'incidence des pales du rotor arrière. Il maintient ainsi le cap ou fait tourner l'appareil sur place. Cette commande se caractérise par 2 pédales aux pieds du pilote.
(Illustration REGA)
L'hélicoptère tourne sur place
Remerciements à la REGA pour son autorisation de publication des photographies |
Actions des commandes sur la tête de rotor
Principes de fonctionnement d'une tête de rotor d'hélicoptère
Le pilote tire sur le collectif, les pales s'inclinent, l'hélicoptère s'élève
Le pilote pousse le cyclique vers l'avant, l'hélicoptère s'incline vers l'avant puis avance
Le pilote tire le cyclique vers l'arrière, l'hélicoptère se cabre puis recule
Rotor anti-couple, les différentes configurations
Un seul rotor ne suffit pas ! Pour éviter qu'une fois en l'air ce soit le fuselage qui tourne en sens inverse du rotor, il y a généralement un autre rotor qui exerce une force en sens inverse (on parle d'anti-couple).
Rotor de queue
La configuration la plus classique des hélicoptères actuels, c'est un rotor de queue. Environ 10% de la puissance du moteur est alors perdue avec ce système.
(Photo André BOUR)
Configuration classique avec un rotor de queue. La présence d'un rotor de queue impose une grande rigueur dans les procédures d'approche des personnes au sol
(Photo André BOUR)
Rotor arrière caréné de type Fenestron. Cette configuration réduit la trainée en vol de croisière et apporte plus de sécurité au sol. Cette configuration convient surtout aux machines légères
Deux rotors porteurs
Certains hélicoptères sont équipés de 2 rotors porteurs tournant en sens inverse l'un de l'autre (contrarotatifs), toute la puissance du moteur est alors utilisée pour la portance. C'est pourquoi les premiers hélicoptères qui ont réussit à voler étaient dans cette configuration.
(Photo André BOUR)
Les 2 rotors peuvent être
montés en tandem, comme ici sur le
CH47 Chinook
(Photo André BOUR)
ou en coaxial (sur
le même axe), comme ici sur le KAMOV KA32
(Photo André BOUR)
ou
sur 2 axes rapprochés, comme ici sur le KAMAN KMAX1200.
On parle de rotors engrenants
Un seul rotor avec un flux d'air
Quelques rares appareils remplacent le second rotor par un système d'expulsion d'air.
(Photo André BOUR)
Le NOTAR (NO TAil Rotor) de McDonnell Douglas utilise un ventilateur interne [2] qui créé un flux d'air [3]. Une partie du flux d'air est expulsée par 2 fentes le long de la poutre de queue, conduisant le souffle du rotor principal [6] à s'écouler autour de la poutre de queue (effet Coanda), créant ainsi une force [8] en contresens du couple du rotor. Une autre partie du flux d'air est expulsée par un dispositif rotatif [5] à l'arrière de la poutre de queue, commandé par les pédales. Cette configuration apporte une grande sécurité au sol
(Photo André BOUR)
Sur le SO1221 Djinn, l'entraînement du rotor
principal se faisait par éjection de gaz en bout de
pale ! Il n'y avait pas de liaison mécanique entre la
turbine et le rotor, le couple induit par la mise en rotation
du rotor principal était nul. Le contrôle en lacet
en vol stationnaire ou à basse vitesse se faisait par
la déflexion de l'air en sortie de turbine sur l'empennage
vertical à l'arrière
(Photo André BOUR)
Deux rotors basculants
Appelé convertibles (ou tilt-rotors) certains appareils adoptent une configuration en tandem avec des rotors basculants, passant tour à tour d'une position hélicoptère à une position avion.
(Photo André BOUR)
Après une très longue période de mise au point le convertible MV22 Osprey est en service dans l'armée américaine. Il apporte une supériorité tactique indéniable avec la rapidité d'arrivée sur zone d'un avion et la capacité d'atterrir à la verticale d'un hélicoptère
(Photo André BOUR)
Ici en position avion
Page publiée le 27 avril 2008, dernière mise à jour le 20 septembre 2017
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